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L’Avranchin, une race normande menacée, présente au Salon de l’agriculture

bélier

clock Publié le 10 février 2022

Cette année, c’est accompagnée de Phoenix et Saint-James, deux béliers de 3 et 1 ans, qu’Aurélie Bourassin se rendra en mars au Salon de l’agriculture, à Paris. C’est là-bas que l’éleveuse d’ovins va poursuivre son cheval de bataille : faire découvrir cette race normande, l’Avranchin, et tenter de convaincre de nouveaux éleveurs de ses qualités exceptionnelles.

Saint-James le jour de son entrée au centre d'élevage en septembre 2021

L’enjeu est important : il en va de la survie de l’espèce. Voilà quelques années, il ne subsistait en Normandie que 300 représentants de cette ancienne lignée d’animaux, adeptes de bonne herbe et d’extérieur… Peu adaptés à l’agriculture intensive, les moutons avranchins ont longtemps pâti des élevages en bâtiment et leur nombre a progressivement baissé.

Un mouton sympathique et facile à élever

Après plusieurs années consacrées aux chevaux, Aurélie Bourassin s’est lancée dans l’élevage de moutons il y a 7 ans dans la Manche, et s’est depuis familiarisée avec ses attachants pensionnaires. L’agricultrice passionnée parle d’un mouton facile à élever, adapté à l'environnement normand et supportant bien la pluie ou le vent. Qui plus est, l’animal est “sympathique et proche de l'homme.” C'est pourquoi, à Avranches, leur pays d’origine, les anciens ont pour habitude de garder dans leur pré quelques brebis pour le plaisir d'une petite production familiale d'agneaux. 

Le centre d'élevage chez Claire Lebailly à Bonneville la Louvet

Un réseau pour soutenir les éleveurs

C’est justement grâce à ces anciens et à leurs animaux que cette race normande menacée a pu se reconstruire peu à peu. À l’origine de ce travail de fond, l’organisme de sélection OSCAR, qui construit sur le territoire un véritable réseau de spécialistes de l’Avranchin, et étudie les caractéristiques de la race afin de retrouver toutes les connaissances que l’on avait perdues. C’est pour cette raison que Saint-James, le jeune bélier, grandit pendant 8 mois avec 22 autres animaux de son âge au sein du centre d’élevage "béliers avranchins" de Bonneville la Louvet chez Claire Lebailly. Cela permet d'observer et d'étudier sous toutes les coutures les béliers, leurs évolutions et leurs caractéristiques. 

OSCAR organise des après-midi "découverte de la race avranchine" avec des éleveurs intéressés

Subventionné par la Région Normandie, OSCAR soutient, forme et accompagne les nouveaux éleveurs qui souhaitent se lancer dans l’aventure. En deux ans, une trentaine d’entre eux ont rejoint le réseau et contribuent à faire renaître ce patrimoine normand.

Dans cette mission agricole, la Région Normandie est facilitatrice. Elle s'implique et travaille main dans la main avec les éleveurs pour protéger et valoriser les races menacées. Aujourd’hui, on compte plus de 1 500 moutons avranchins en Normandie.

Une viande goûtue et une belle laine

« L’important c’est la sauvegarde de la race : on a désormais de beaux béliers pour représenter les standards de l’Avranchin, c’est déjà une victoire. »

Aurélie Bourassin, éleveuse

Grâce au Salon de l’agriculture, Aurélie Bourassin, secrétaire d’OSCAR compte bien faire grossir le nombre de moutons avranchins en France. Parmi les avantages qu’elle avance, le double débouché qu’offre l’Avranchine. D’un côté, une viande haut de gamme, fondante et persillée, reconnue des gourmets et des restaurateurs. De l’autre, une laine de qualité (d'où le nom de Saint James, clin d'oeil à l'entreprise des célèbres tricots du sud manche).

Contrairement aux brebis avranchines que l'on conserve en pure race, Saint-James et Phoenix vont aussi au Salon de l'agriculture pour montrer leurs atouts aux éleveurs qui travaillent d'autres races. En effet, ils sont reconnus pour être des béliers améliorateurs.

Saint-James et Phoenix concourront chacun pour obtenir le titre de meilleur bélier dans leur catégorie. Peu importe qu’ils gagnent : “L’important c’est la sauvegarde de la race : on a désormais de beaux béliers pour représenter les standards de l’Avranchin, c’est déjà une victoire.”

Les coulisses du shooting photo

La Région Normandie, dans sa volonté de valoriser les races normandes et de travailler à leur préservation, a passé commande de photos en noir et blanc, pour montrer ces animaux tels des stars de cinéma ! Les séances photo se sont déroulées dans les lieux d'élevage des animaux, avec leur propriétaire et dans un souci constant du bien-être animal. 

Découvrez les autres portraits de nos stars du Salon de l'agriculture 2022 ! 

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