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L’économie sociale et solidaire, un modèle à suivre ?

La case Départ

clock Publié le 24 novembre 2022

A l’heure où de nombreuses personnes, dont beaucoup de jeunes, s’interrogent sur le sens de leur travail et où la responsabilité sociale et environnementale des entreprises prend de plus en plus d’importance, l’économie sociale et solidaire (ESS) a de quoi séduire. Même si elle demeure méconnue du grand public, elle apporte des solutions très concrètes en termes de modes de production et de consommation : plus sobres, plus écologiques, plus équitables.

En Normandie, on évalue à environ 11 000 le nombre d’entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire. Cela représente plus de 117 000 emplois, soit 11,1% de l’emploi salarié régional (au-dessus  de la moyenne nationale qui est de 10,5%). Tous les secteurs d’activité sont concernés. Quels sont les avantages et les vertus de l’ESS ? Est-ce un modèle viable ? Les salariés de l’ESS sont-ils plus épanouis que les autres ? Pourquoi choisir l’ESS en tant que consommateur ? Ce reportage tente de répondre à ces questions à travers 5 exemples d’entreprises normandes soutenues par la Région et une série de témoignages…

« Pour moi, l’économie sociale et solidaire est une évidence, c’est l’avenir. Il faut que cette économie devienne prédominante, c’est vital par rapport à tous les enjeux sociétaux et environnementaux auxquels nous devons faire face. L’ESS a démontré que son modèle économique était viable. On n’a plus le choix, il faut y aller ! »

Franck Renaudin, fondateur de la Fabrik à Yoops

Répondre à un besoin non satisfait

Qu’elles œuvrent dans le champ social, environnemental, sanitaire ou alimentaire (ou les quatre à la fois !), les entreprises de l’ESS ont un point commun, celui de répondre à un besoin réel. « C’est l'objectif et souvent le point de départ d’un projet : on constate que telle activité ou tel service n’existe pas alors qu’il serait utile à la société ou à l'environnement. On essaie alors de trouver une réponse adaptée, souligne Pierric Hourçourigaray, directeur de l’ADRESS (Agence de développement régional des entreprises sociales et solidaires). Les thématiques évoluent aussi en fonction de l’évolution de la société et de ses besoins. Actuellement, il y a de plus en plus de projets en rapport avec la relocalisation, le réchauffement climatique, le bien-vieillir, le gaspillage alimentaire... L’ESS peut aussi permettre d’anticiper certaines problématiques : par exemple, on parle beaucoup d’économies d’énergie mais pas tellement d’économies d’eau. Or c’est un sujet qui risque d‘arriver bientôt sur le devant de la scène. L’ESS est un levier fort d'innovation et d'anticipation pour répondre aux besoins émergents. »

L’économie sociale et solidaire (ESS), c’est quoi ?

L’ESS désigne un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité, d'utilité sociale et environnementale, d’intérêt collectif. Ancrées localement, ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles réinvestissent la majorité de leurs bénéfices dans leurs projets et activités.

La Fabrik à Yoops, 1ère entreprise de fabrication de tiny houses pour les sans-abri

Répondre à un besoin non satisfait, c’est bien ce qui a motivé Franck Renaudin, fondateur de La Fabrik à Yoopsentreprise située route de Bapeaume à Rouen qui construit, vend et loue des petites maisons mobiles en bois (des Yoops, nom donné en écho à des « Youpi » entendus lors de l’attribution d’une maison à un bénéficiaire) à destination des personnes en situation de précarité dans la métropole rouennaise.

Franck Renaudin (photo Fayssal Zaoui)

« Selon la fondation Abbé Pierre, le nombre de sans-abri a doublé ces dix dernières années. Si on veut que ces personnes se réinsèrent, il faut commencer par leur donner un toit. C’est un préalable : sans toit, rien n’est possible. Or les acteurs sociaux sont totalement à court de solutions de logement satisfaisantes pour les personnes à la rue. Nous avons donc décidé d’agir. »

D’où cette idée de mettre à disposition des personnes sans abri des hébergements adaptés à leurs besoins : des mini-maisons chaleureuses et fonctionnelles où ils peuvent enfin se sentir chez eux. Ces Yoops sont construites en atelier par une équipe composée de cinq menuisiers (et menuisière), dont deux personnes en insertion et un jeune en alternance.

Témoignages

Nadia, menuisière : « Auparavant, j’étais éducatrice spécialisée, j’ai fait une formation pour me reconvertir dans la construction bois. Pour moi, il était essentiel de trouver une entreprise qui avait du sens. J’ai tout de suite accroché à cette initiative qui me permet de relier mon nouveau métier et mon expérience dans le social. Ici, on sait pour quoi on travaille et a de la latitude pour initier des projets, c’est très motivant et valorisant. »

Greg : « Je prends beaucoup de plaisir à ce que je fais, surtout que nous en sommes encore au stade de prototype, nous expérimentons en permanence pour rendre nos Yoops plus fonctionnelles et plus confortables. Avant je construisais des bateaux à 2 millions d’€ à Lorient mais je n’avais plus envie. Cela a plus de sens pour moi de construire des logements pour des gens qui en ont vraiment besoin. »

Un projet plus global

Le projet s’inscrit dans un programme plus global intitulé Un toit vers l’emploi et repose sur deux socles : la Fabrik à Yoops et la Case départ, une association qui accueille les personnes précaires (dont environ la moitié n’a pas de logement) à la journée, leur propose un accompagnement individuel ainsi que diverses activités (ateliers bois, couture, cuisine, informatique, art-thérapie…) - et de la chaleur humaine - pour les aider à retrouver confiance et à réactiver leurs droits sociaux (aide au logement, RSA, assurance maladie…) en vue de se réinsérer durablement.

La Case Départ (photo Fayssal Zaoui)

L’activité des deux structures, qui partagent les mêmes locaux, est concomitante. Une fois sorties de l’atelier de la Fabrik, les Yoops sont louées à des personnes à la rue (notamment celles suivies par la Case départ) ou vendues à des collectivités, associations, entreprises, voire à des particuliers. Peu importe le profil de l’acheteur du moment qu’il s’engage à louer le logement à une personne sans abri et à lui procurer un accompagnement. En échange de quoi, le loyer est garanti par la Case départ qui joue le rôle d’intermédiaire locatif et assure l'accompagnement social des habitants. A terme, l’objectif de la Fabrik est de construire une vingtaine puis une trentaine de Yoops par an.

Trois nouvelles Yoops sortiront bientôt de l'atelier (photo Fayssal Zaoui)

« Depuis le démarrage de notre activité en 2020, 6 Yoops ont été occupées par 12 personnes au total, dont un tiers a déjà retrouvé un emploi stable et est complètement réinséré. Aujourd’hui, notre principal problème est le manque de terrains. Nous avons 8 Yoops terminées ou en passe de l’être, et des personnes qui attendent de pouvoir y emménager, mais pas de terrain où les installer. Nous lançons donc un appel aux municipalités et aux propriétaires privés. Préfèrent-ils voir des gens à la rue sur leur territoire ou se mobiliser à nos côtés pour trouver des terrains ? ».

Le projet a été soutenu dans le cadre du dispositif régional Emergence ESS

Les Petits Composteurs : donner une seconde vie aux déchets alimentaires

Là encore, il s’agissait de créer une activité qui n’existait pas dans l’économie traditionnelle : une filière de valorisation des biodéchets dans le Cotentin. Malin quand on sait que ces biodéchets (déchets de cuisine, restes de table, invendus, résidus alimentaires…) représentent 30% de nos poubelles ! « L’idée a germé comme une évidence : arrêtons d’enfouir et d’incinérer nos biodéchets alors qu’ils constituent une précieuse matière organique pour fertiliser les sols et améliorer les cultures qui servent à nous nourrir », explique Clémence Delcroix, initiatrice des Petits Composteurs, à Cherbourg.

Romain et Clémence (photo Salomé Chenu)

Accompagnée par l’incubateur Katapult qui l’a aidée à travailler sur un modèle économique viable, la jeune entrepreneuse a d’abord créé une association, en 2019, et réussi à fédérer autour d’elle un grand nombre d’acteurs : collectivités, maraîchers, entreprises, restaurants, agriculteurs, élagueurs, particuliers… Qui se retrouveront bientôt associés au sein de la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), en cours de constitution. « Même si c’est un sujet encore méconnu, la valorisation des biodéchets peut bénéficier à un large public. »

Du petit resto à la restauration collective

Une quarantaine de clients (du petit resto à la restauration collective, en passant par des hôtels, établissements médico-sociaux, épiceries, fast-foods ou organisateurs de festivals) ont déjà confié aux Petits Composteurs et à ses 4 salariés (dont une alternante), la mission de composter leurs biodéchets. « Nous commençons par un diagnostic afin de proposer une organisation de tri et un matériel adaptés à leur activité et à leurs locaux. Ensuite nous fournissons la signalétique et le matériel nécessaires, nous formons les équipes. Parallèlement, nous organisons des ateliers ou événements de sensibilisation pour le grand public et les scolaires. »

Témoignage

Alain Baudot, chef de service de la cuisine centrale de la Ville de Cherbourg (2 100 repas par jour) : « Cela a complètement modifié notre façon de travailler. Grâce aux Petits Composteurs, non seulement on recycle désormais nos déchets, mais en plus ils nous ont aidés à mettre en place des tableaux de bord pour suivre le gaspillage alimentaire au jour le jour. On a donc beaucoup progressé dans ce domaine. C’est très motivant et valorisant pour les agents qui jouent bien le jeu. Et en plus c’est ludique et pédagogique pour les enfants. »

Soit les biodéchets sont compostés sur place, soit ils sont acheminés vers la plate-forme de valorisation (la première de la Manche) construite par les Petits Composteurs à proximité de Cherbourg. Puis ils sont transformés, au terme d’environ 6 mois de process de maturation, en un compost de haute qualité qui sert à fertiliser les jardins et fermes maraîchères du Cotentin. « Avec nous, rien ne se perd !, se félicite Clémence. Nous réfléchissons actuellement, entre autres, à d’autres manières de commercialiser notre compost, par exemple en sacs pour les particuliers. »

Le projet a été soutenu dans le cadre du dispositif régional Emergence ESS

Boulangerie Vilain, une SARL transformée en SCOP

A 27 ans, Alexandre Vilain est un entrepreneur atypique. En 2013, un BTS Assistant manager en poche, il a repris la boulangerie familiale créée en 1989 route de Neufchâtel à Bihorel, près de Rouen, où il est né et a vécu toute son enfance, pour éviter à ses parents de devoir déposer le bilan.

Alexandre Vilain (photo Fayssal Zaoui)

« J’ai toujours eu la fibre sociale et eu envie de créer du lien avec mes salariés. C’est l’humain qui m’intéresse. La formation et l’insertion sont aussi des thématiques qui me tiennent à cœur. J’ai commencé par embaucher des jeunes mineurs isolés puis j’ai obtenu le statut d’entreprise d’insertion. L’idée de la SCOP* est venue après, au moment du confinement et de la naissance de ma fille qui ont été deux éléments déclencheurs. J’ai passé des nuits à faire des recherches et décidé, avec mon épouse, de franchir le pas. »
[*Société coopérative de production dont le capital et le pouvoir de décision sont détenus majoritairement par les salariés]

Résultat, la SCOP est née en juillet 2022 et Alexandre est passé du statut de PDG à celui de salarié-gérant. « Nous sommes aujourd’hui 22 associés, apprentis et salariés en insertion inclus, et nous prenons toutes les décisions ensemble. Cela a été compliqué pour moi au début car il fallait déléguer des responsabilités à des gens qui n’étaient pas prêts ou formés pour cela. Mais on a réussi à distribuer les rôles et à parvenir à une harmonie. Aujourd’hui, je sais que j’ai fait le bon choix. »

Un choix qui se répercute sur la manière de voir de toute l’équipe. Pour Lancine Bamba, jeune migrant arrivé il y a quatre ans, c’est un parcours incroyable que d’être passé du statut d’apprenti à celui de salarié puis d’associé. Et pour Maeva Brière, arrivée dans l'entreprise il y a six mois, c'est une nouvelle responsabilité qui lui donne des ailes.

Témoignages

Lancine, Maeva et Alexandre (photo Pascale Feugère)

Lancine, boulanger : « On se sent chez nous et on arrive à régler les problèmes sans conflits. Si les salariés étaient tous associés dans leur entreprise, ce serait parfait ! »

Maeva, pâtissière: « J’ai toujours été passionnée par mon métier, mais aujourd’hui j’ai l’impression de travailler pour un collectif. L’avenir de l’entreprise dépend de nous. Nous devons faire du bon travail ensemble pour que nos clients soient contents et que l’entreprise se développe. On a encore plus envie de se donner à fond. »

Des projets à foison

Et des projets de développement, justement, la SCOP Vilain n’en manque pas. A Bihorel, la boulangerie historique est en travaux pour accueillir d’ici quelques mois un centre de formation qui donnera leur chance à des jeunes au parcours atypique.

Ayant déjà ouvert une 2e boulangerie à Darnétal, la SCOP construit actuellement dans un autre quartier de Bihorel, un bâtiment ultramoderne qui abritera une boulangerie mais aussi une épicerie solidaire et un bar à vins. Une autre structure de ce type devrait voir le jour dans le futur éco-quartier Flaubert, à Rouen.

« Notre objectif est de créer des lieux conviviaux et de susciter des vocations, dans l’esprit du film La Brigade, explique Alexandre. Je ne me serais jamais lancé tout seul dans ces projets. Et pour rien au monde je ne reviendrais à une entreprise classique ! ».

Le projet a été soutenu dans le cadre des dispositifs régionaux Emergence ESS & Emergence Coopérative

Transmission 14, 1er garage solidaire de l’agglomération caennaise

Chez Transmission 14, à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen, on répare et on entretient comme dans n’importe quel garage les voitures et les scooters. Mais avec une particularité, celle d’offrir un prix adapté aux personnes à faibles revenus : les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minimas sociaux, les salariés ou retraités précaires, les étudiants, les auto-entrepreneurs au RSA...

Christophe Sarazin, directeur de Transmission 14 (photo Fayssal Zaoui)

« J’ai créé cette activité il y a 4 ans à la suite d’un appel d’offres du CALMEC (Caen la Mer Emploi et Compétences) qui avait recensé un besoin d’entreprises sociales et solidaires œuvrant dans le domaine de la réparation automobile, explique Christophe Sarazin, directeur de Transmission 14. Après 20 ans passés dans la grande distribution de matériel sportif, j’avais envie de me rendre utile et de laisser parler ma fibre sociale. J’ai commencé par créer une entreprise d’insertion spécialisée dans le nettoyage automobile puis je me suis diversifié avec la mécanique, une grande tradition familiale ! ».

Afin de garantir les tarifs les plus bas, le garage solidaire actionne tous les leviers possibles : le prix de la main d’œuvre (3 tarifs s’étalant de 35 à 69 € l’heure en fonction des ressources du client), la nature des réparations (seules les pièces qui doivent être changées le sont) et les fournisseurs (la recherche de pièces dans les casses est privilégiée). « Notre objectif est de permettre à toute personne, quel que soit ses moyens, de rester mobile et ainsi de pouvoir continuer à se déplacer et à travailler. »

Témoignages de clients

Gilles : « Moi je ne bénéficie pas du tarif solidaire mais je suis allé faire réparer ma voiture chez Transmission 14 par connaissance et j’ai été très content du service rendu. Le chef d’atelier est très compétent, le travail bien fait et les tarifs restent plus avantageux que dans un garage classique. »

Eliane : « L’équipe est super et le principe est excellent. Tout le monde n’a pas les mêmes revenus et souvent, moins on a d’argent, plus on doit s’éloigner des villes, c’est donc important de pouvoir continuer à avoir une voiture. »

De nouveaux besoins identifiés

Solidaire, Transmission 14 l’est aussi vis-à-vis de ses salariés : elle emploie deux mécaniciens en insertion, encadrés par un responsable technique qui les forme et les fait monter en compétences. Un chef d’atelier, une secrétaire et une collaboratrice spécialisée dans l’insertion et les projets d’économie sociale et solidaire complètent l’équipe.

L'équipe de Transmission 14 (photo Fayssal Zaoui)

Pour aller plus loin, Transmission 14 s’apprête à lancer une nouvelle activité : la location à bas coût de voitures sans permis. « C’est quelque chose qui n’existe pas alors qu’il y a beaucoup de personnes, notamment des femmes, qui pourraient retrouver un emploi, par exemple dans les services à la personne, si elles avaient un moyen de locomotion. » Là encore, l’idée n’est pas de faire du profit mais de répondre à un besoin et de permettre à des gens de regagner leur autonomie.

Le projet a été soutenu dans le cadre du dispositif régional Emergence ESS

Envie Autonomie : une seconde vie pour le matériel médical

On trouve bien du matériel électroménager et des téléphones reconditionnés, alors pourquoi pas du matériel médical ? Surtout quand on sait qu’en France, 30 à 40% de ces équipements ne servent plus voire n’ont jamais servi un an après leur achat… Et qu’un nombre croissant de personnes ne parvient pas, par manque de ressources, à se procurer les appareils nécessaires pour compenser leur handicap ou leur perte d’autonomie. C’est le constat de départ d’Envie Autonomie, réseau d’entreprises d’insertion qui récupère et remet en état des fauteuils roulants, lits médicalisés, verticalisateurs et autres déambulateurs pour les revendre ou les louer à des prix défiant toute concurrence.

« C’est une démarche à la fois sociale, économique et écologique : nous débarrassons les particuliers et les collectivités (Ehpad, cliniques, hôpitaux…) du matériel qui ne sert plus », explique Steve Landelle, directeur d’Envie Autonomie Normandie, qui compte aujourd’hui 3 sites (sur 18 en France), à Alençon, Evreux et Caen. Tout ce matériel est acheminé au centre de reconditionnement d’Evreux où il est entièrement démonté. Les pièces sont triées, nettoyées et récupérées quand elles peuvent l’être, recyclées dans le cas contraire. Le matériel est ensuite méthodiquement remonté par l’équipe de 5 techniciens (tous des salariés en parcours d’insertion professionnelle) sous la supervision d’un technicien, puis soigneusement vérifié et aseptisé avant d’être redistribué. Et le résultat est bluffant : à première vue, on ne voit pas la différence avec du matériel neuf !

L'atelier de reconditionnement (photo Pascale Feugère)

 « Chez nous, l’exigence de qualité se fait à tous les niveaux, nos contrôles sont très poussés pour garantir la conformité et la sécurité des matériels reconditionnés ». Il faut dire que tous les salariés permanents de l’entreprise connaissent bien les enjeux de la distribution de matériel médical. « J’étais déjà dans ce secteur auparavant, mais côté business, et j’ai choisi de bifurquer vers ce projet que j’ai trouvé totalement enthousiasmant et passionnant », souligne Steve Landelle.

« Les dons de matériel sont nombreux et nos journées bien remplies, constate pour sa part Christophe d’Ambert de Serilhac, le chef d’atelier du site d'Evreux, qui a lui aussi à son actif une longue carrière dans l’industrie médicale. Mais quand on voit la réaction des gens qui trouvent chez nous du matériel qu’ils ne pouvaient pas s’offrir et qui va changer leur vie, c’est tellement gratifiant ! »

Steve, Sylvie, Christophe, une équipe de choc (photo Pascale Feugère)

De plus en plus sollicitée

L'équipe, notamment Sylvie qui assure l'accueil et a également une grande expérience du secteur, est de plus en plus sollicitée par des particuliers, des ergothérapeutes ou des Ehpad pour répondre à des besoins spécifiques : maintenance, réparation, adaptation de matériel sur mesure, fourniture de pièces de réemploi…

A Evreux comme à Caen et Alençon, on peut voir et tester le matériel sur place : un « showroom » donne un aperçu des différents modèles disponibles, vendus en moyenne 50 à 60% moins cher que dans le neuf. « De plus en plus d’Ehpad viennent se fournir chez nous, observe Steve Landelle. Pour le prix mais aussi dans une démarche écologique ! ».

Le projet a été soutenu dans le cadre du dispositif régional Emergence ESS

La Région pleinement mobilisée

Développement économique, formation professionnelle, tourisme, développement durable, aménagement du territoire, transports… : l’économie sociale et solidaire concerne toutes les compétences régionales. La Région Normandie est donc pleinement mobilisée pour favoriser l’émergence et le développement d'initiatives et de projets innovants dans ce domaine, à travers différents leviers d’action :

  • elle soutient des structures d’accompagnement et de financement ayant démontré leur efficacité en matière d’ingénierie (aide aux porteurs de projets, incubateurs d’innovation sociale, formation, conseil…)
  • elle soutient directement des porteurs de projets au moyen de dispositifs spécifiques dont Emergence ESS.

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