Les tiers-lieux, de nouveaux espaces pour travailler autrement

Mis à jour le 19 septembre 2023
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Temps de lecture : 3 min
On les appelle "tiers-lieu" pour "troisième lieu" : ni la maison ni le bureau, mais un peu des deux, le fonctionnel du bureau conjugué au confort de la maison. On les désigne aussi par le terme d’espace de coworking, avec ou sans fablab… En Normandie comme ailleurs, ils se sont multipliés ces dernières années. Ils sont le reflet d’une nouvelle dynamique entrepreneuriale et des nombreuses mutations à l’œuvre dans les pratiques de travail. À quels besoins répondent-ils ? Qui sont leurs utilisateurs ? En quoi la crise sanitaire a-t-elle impacté leur activité ? Visite guidée et galerie de portraits…
3 bonnes raisons de fréquenter un tiers-lieu
- Séparer vie professionnelle et personnelle : quand on travaille à la maison, on est un peu tout le temps au boulot. En se rendant le matin sur un lieu de travail, on protège davantage sa vie privée.
- Disposer de locaux et de matériels performants : à la maison, on n’a pas toujours un super photocopieur ou une salle de réunion. L’espace de coworking est là pour en fournir.
- Sortir de l’isolement : les espaces de coworking permettent de rencontrer toutes sortes de gens qu’on n’aurait pas l’occasion de croiser autrement : entrepreneurs, travailleurs indépendants, professions libérales, artistes en free lance, étudiants, artisans, demandeurs d’emploi, salariés d’entreprises de tous secteurs...
De nouveaux enjeux
A l’heure où la crise du Covid-19 a entraîné la généralisation du télétravail, tout en mettant en évidence ses limites, notamment en termes de rupture du lien social et d’isolement, il apparaît plus que jamais essentiel de développer des lieux alternatifs, capables de répondre à des besoins multiples. A la fois espaces de travail, d’expérimentation, d’innovation et de formation, les tiers-lieux permettent aussi de réduire les déplacements domicile-travail et d’économiser les ressources de la planète, autre priorité majeure à l’échelle mondiale. D’abord concentrés dans les grandes villes, les tiers-lieux offrent par ailleurs une vraie réponse aux problématiques de lutte contre la fracture numérique, d’aménagement et d’attractivité des territoires ruraux.
Des valeurs communes
Plus que de simples bureaux ou centres d’affaires, les tiers-lieux placent la solidarité, l’entraide et la collaboration au cœur de leur ADN. L’idée est de créer une véritable communauté, de contribuer à la vitalité économique d’un territoire, de favoriser les rencontres à travers des événements et animations (organisation de petits déjeuners d’entrepreneurs, speed dating, séminaires, ateliers thématiques…).
Les labels de la Région Normandie
Créé par la Région, le label "Tiers-lieux Normandie" regroupe des lieux proposant des espaces de travail partagés et collaboratifs à des travailleurs de tous horizons, qu’ils soient indépendants, nomades, créateurs ou salariés d’entreprises. Ces lieux ont pour vocation d’accroître la vitalité des territoires, urbains comme ruraux, de favoriser le croisement des compétences et l’émergence de nouveaux projets. A ce jour, 43 tiers-lieux sont déjà labellisés, l’ambition est d’en labelliser 50 d’ici fin 2021.
Certains tiers-lieux sont aussi "Espace public numérique" (EPN), label créé par la Région Normandie pour faire face aux nouveaux défis du numérique. Déployés sur l’ensemble du territoire, ils offrent des services de proximité au grand public pour favoriser le développement de la culture numérique.
Le site Normandie connectée de la Région Normandie permet de localiser et de connaître les actualités de tous les lieux labellisés.
Des lieux ouverts à tous
« Pas besoin d’avoir un statut particulier pour venir chez nous. Nous accueillons toute personne qui a besoin ponctuellement d’un espace, bureau ou salle de réunion. Ou tout simplement d’une bonne connexion, point qui revient souvent dans les avantages cités. »
Noémie Lemasson, animatrice de La Rampe à Avranches (Manche)
Et les besoins sont nombreux et divers. Ici, c’est un groupe de médecins qui réserve une salle pour un séminaire. Là, c’est un avocat effectuant des divorces en ligne qui loue un bureau une fois par mois pour faire signer les conventions de divorce à ses clients. Ailleurs, c’est une formatrice qui accueille des stagiaires pour des bilans de compétences. Il y a aussi des touristes de passage qui ont besoin de se poser ou de programmer un rendez-vous. Et de plus en plus de Parisiens ayant une résidence secondaire qui font du télétravail pour prolonger le week-end ou les vacances… Une tendance qui ne cesse de s’amplifier depuis les confinements. Certains ont même transformé leur résidence secondaire en résidence principale.
Avec ou sans fablab
Environ 1/3 des tiers-lieux labellisés en Normandie est équipé d’un fablab, atelier de fabrication numérique et d’expérimentation technologique ouvert à tous. Imprimante 3D, scanner laser, brodeuse numérique, graveuse-découpeuse laser, machine à transfert sur tissus… les fablabs sont dotés de machines révolutionnaires qui ouvrent des possibilités infinies.
"Notre fablab attire un public très hétérogène, constate Thomas Debris, responsable de L’Elabo, tiers-lieu de la Communauté de communes des Collines du Perche normand situé à Bellême, dans l’Orne. Le créateur de Normaund (société qui conçoit et commercialise des produits 100% normands) vient ici fabriquer ses blasons à partir de bois produit par une scierie locale, les élèves du collège sont venus l’an dernier broder un logo qu’ils avaient créé sur des sweat-shirts qu’ils ont ensuite vendus pour financer un voyage scolaire. C’est aussi ici que Jeff Lubrano, le fondateur des pailles La Perche, a démarré. Nous avons aussi beaucoup d’associations, et même des particuliers qui viennent fabriquer des objets pour des anniversaires ou autres événements. Quel que soit le public, nous ne perdons jamais de vue notre vocation pédagogique : nous ne sommes pas des prestataires, nous les conseillons et les accompagnons pas à pas pour qu’ils apprennent à faire eux-mêmes."
Des tremplins pour la création d’entreprise
« Nous aidons les entrepreneurs du territoire à se lancer en leur proposant des locaux à des prix attractifs, ne les obligeant pas à s’engager sur le long terme. Le principe est qu’ils restent quelques mois, le temps de tester leur activité, puis si ça marche ils trouvent des locaux ailleurs. »
Noémie Lemasson, animatrice de La Rampe à Avranches
De nombreux tiers-lieux placent l’entrepreneuriat et la création d’entreprise au centre de leurs préoccupations, devenant des partenaires naturels de jeunes pousses et autres startupers. "Notre première vocation est l’accompagnement des porteurs de projets", confirme Noémie Lemasson, à La Rampe.
"Nous avons été amenés cette année à répondre à la demande de deux sociétés désirant s’installer à Trouville, indique pour sa part Anne Julio, chargée de développement économique à la Ville de Trouville-sur-Mer et responsable du tiers-lieu Work in Trouville. Nous leur avons proposé de les héberger à Work in Trouville et nous aménageons un deuxième lieu dans la gare pour accueillir les travailleurs nomades et les free lance."
Les tiers-lieux normands au temps du confinement
Souvent fermés lors du premier confinement qui les a pris - comme tout un chacun - par surprise, les tiers-lieux se sont rapidement adaptés aux gestes barrières et autres consignes sanitaires. Nombre d’entre eux sont restés ouverts lors du 2e confinement, au moins pour leurs utilisateurs réguliers.
Dans la plupart des tiers-lieux, les utilisateurs réguliers sont en effet totalement autonomes. Détenteurs d’un badge, ils accèdent librement aux locaux, à toute heure du jour et même parfois de la nuit.
Le projet Usine partagée de Normandie
Au début du 1er confinement, le réseau des fablabs s’est mobilisé très rapidement partout en Normandie, à l’initiative du Dôme (centre de sciences et espace collaboratif d’innovation de Caen), pour organiser, avec le soutien de la Région, la production numérique à grande échelle de visières de protection pour les soignants. Ainsi est née l’Usine partagée de Normandie, une formidable aventure humaine qui a mis en évidence le rôle majeur que peuvent jouer les tiers-lieux sur leur territoire
La Filature à Louviers, un lieu pas comme les autres
Située à Louviers, dans une zone d’activité où cohabitent industries pharmaceutiques, sociétés de services et commerces, la Filature a ouvert en décembre 2017 dans une ancienne usine de fabrication de disques audio. C’est l’un des plus grands espaces de coworking de Normandie. 3 questions à Rodolphe Durand, son créateur et dirigeant.
Quel public accueillez-vous ?
"Notre espace est très généraliste et c’est ce qui le rend viable. Notre activité se répartit entre travailleurs nomades en open-spaces, bureaux d’entreprises en résidentiel, location ponctuelle de salles de réunion et organisation d’événements. Nous accueillons à la fois des travailleurs indépendants ou startupers dans le domaine de l’industrie, quelques commerciaux, un comptable, un journaliste, une structure qui fait de l’accompagnement de demandeurs d’emploi et même une enseignante qui vient corriger ses copies."
Quelles tendances observez-vous ?
"De nombreux salariés et entreprises qui ont découvert le télétravail durant le confinement sont en train de réfléchir à établir un cadre pour le pérenniser. Du côté des salariés, il y a plein de gens qui n’ont pas envie de travailler chez eux, pour des questions de connexion, de manque d’espace, ou tout simplement parce qu’ils n’ont pas envie de sortir le chien, de s’occuper des enfants ou de vider le lave-vaisselle. Du côté des entreprises, certaines préfèrent savoir leurs employés dans un endroit sécurisé et adapté. C’est une tendance que l’on observe et que l’on espère voir se développer dans les mois et années qui viennent."
Quelles valeurs vous animent ?
"Les espaces de coworking sont avant tout des lieux de partage, d’animation et de rencontres, parfois improbables. C’est par exemple ici que l’entreprise d’intégration de robot industriel qui a élu domicile chez nous a rencontré son comptable. Ils ne se seraient probablement jamais rencontrés autrement. Chaque espace de coworking a sa propre identité, ses spécificités et son modèle économique. Mais que l’on soit public ou privé, associatif ou sous un statut de société, nous avons les mêmes valeurs. Il y a une vraie envie de partager nos expériences, de visiter nos lieux, d’avancer ensemble. Il y a un réel esprit de communauté, renforcé par le label Tiers-lieux Normandie."
La Filature (crédit : E.Blivet)
Espace détente à la Filature (crédit : E.Blivet)
Espace partagé à la Filature (crédit : E.Blivet)
Fablab à la Filature (crédit : E.Blivet)
La Filature (crédit : E.Blivet)
Espace restauration à la Filature (crédit : E.Blivet)
La Filature (crédit : E.Blivet)
Bureau à la Filature (crédit : E.Blivet)
La Filature (crédit : E.Blivet)
Le saviez-vous ?
Qui a inventé le coworking ?
Le terme "coworking" est né en 1999, sous l’impulsion du créateur de jeux et écrivain allemand Bernie de Koven, qui l’utilise lors d’une conférence pour décrire de nouvelles méthodes pour "travailler ensemble d’égal à égal".
En 1995, un lieu précurseur voit le jour à Berlin, le C-base, laboratoire d’idées pour des génies informatiques désireux de partager leurs connaissances et leur passion.
En 2005, le programmeur Brad Neuberg ouvre à San Francisco le Spiral Muse, premier espace officiel de coworking. L’objectif est de proposer un espace de travail plus sociable et collaboratif avec des déjeuners en commun, des séances de méditation et même des massages.
En France, il faudra attendre 2008 pour voir apparaitre un véritable espace de coworking : La Cantine, créé par l’association Silicon Sentier.
À partir de 2010, le coworking se répand partout dans le monde. Et la croissance des tiers-lieux ne cesse de s’accélérer. On projette ainsi que leur nombre doublera d’ici 2024, passant à plus de 40 000 espaces et 5 millions d’usagers au niveau mondial.
Paroles d'usagers
Agnès Gaillard, directrice-fondatrice de l’entreprise Améthyste
"Cela fait très longtemps que l’on avait envie de s’installer à Trouville. Mes grands-parents tenaient la boulangerie de Bernières-sur-Mer, je viens ici depuis toujours, j’y ai une maison avec mon mari, qui travaille avec moi, et c’est plutôt Paris qui était notre résidence secondaire ! Alors, avec le confinement et la généralisation du télétravail, nous avons décidé de franchir le pas. J’ai pris contact avec Business France qui m’a donné les coordonnées d’Anne Julio, laquelle nous a proposé un bureau dans les locaux de Work in Trouville. Ici, il y a une véritable entraide et une volonté d’être au service des entreprises et des projets. Deux de nos collaborateurs ont choisi de nous suivre. Aujourd’hui nous sommes cinq à Trouville, deux à Paris et une à Aix-en-Provence. Tout le monde est très content et nous développons un nouveau marché orienté vers les énergies renouvelables, qui devrait nous permettre d’embaucher jusqu’à 8 personnes, que nous recruterons bien sûr en priorité dans la région."
Antoine Leclerc, directeur commercial
"Ma femme et moi sommes Normands d’origine et il y a deux ans, nous avons eu envie de quitter Paris pour revenir en Normandie. Ma femme a trouvé du travail dans le coin et j’ai passé un accord avec mon entreprise pour faire du télétravail. Je ne vais à Paris que deux ou trois jours par mois et le reste du temps, j’ai mon bureau ici. C’est mon entreprise qui a souhaité que je m’installe dans un tiers-lieu, pour m’offrir un cadre de travail et aussi me permettre de rencontrer des gens et de ne pas être isolé. Cela me convient très bien."
Roselyne Jacob, gérante du jardin botanique et floral Le Bois du puits
"Avec mon mari, nous avons un jardin botanique qui se visite et une aire de camping naturelle. Dans le jardin botanique, tous nos végétaux sont étiquetés et nous avions auparavant beaucoup de problèmes avec nos étiquettes : soit elles s’effaçaient, soit elles se décollaient, soit elles s’abimaient. Nous n’arrivions pas à trouver la bonne solution. J’ai eu connaissance de l’existence du tiers-lieu et j’y suis allée. J’ai rencontré Thomas Debris qui a étudié avec moi les différentes possibilités. Depuis, je fabrique toutes mes étiquettes à L’Elabo et je suis ravie. J’ai un badge, j’y vais quand je veux, c’est très pratique. Maintenant j’arrive même à faire fonctionner la machine toute seule ! Avec l’aide de Thomas, je réalise également de la signalétique pour le camping, grâce à la machine de découpe et gravure sur bois. Jamais je n’aurais eu accès autrement à des machines comme celles-ci. L’Elabo est un superbe outil qui peut apporter beaucoup, notamment aux petites entreprises !"
Charles Savy, président fondateur de MO Café & Croissants
"Ce que j’apprécie particulièrement à la Filature, c’est l’adaptabilité et la polyvalence des locaux. On peut tout y faire ! Y stocker dans de bonne conditions nos produits qui doivent respecter des normes de traçabilité exigeantes, y recevoir nos clients, y organiser des événements. C’est un atout énorme. C’est aussi un énorme avantage de ne pas avoir de charges fixes pour des bureaux, surtout par les temps qui courent. Nous louons les espaces dont nous avons besoin quand nous en avons besoin. Ce que nous apprécions aussi particulièrement ce sont les échanges entre co-workers. Dans une même journée, on peut côtoyer un spécialiste en robotique, un coach en développement personnel et une prof de français passionnée de poésie. On a beaucoup plus de possibilités de rencontres que dans une vie professionnelle classique et toute l’équipe trouve ça vraiment super."
Pauline Dardenne, traductrice free-lance
"Je suis venue au coworking avant tout pour des raisons personnelles, pour sortir de chez moi et pour rencontrer des gens. Travailler seul chez soi, cela pèse au bout d’un moment. C’est agréable de dissocier travail et vie privée, d’avoir des gens avec qui discuter et manger le midi. A La Rampe, j’ai en plus la chance de partager un bureau avec une autre traductrice, ce qui nous permet d’échanger et de nous entraider. C’est un pur hasard mais un vrai bonus !"
Dialogue citoyen
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