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L’impressionnisme en Normandie, toujours vivant et inspirant !

  © Claude Monet, Champ de coquelicots, environ de Giverny, 1885, Huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Rouen

clock Publié le 15 décembre 2023

Le festival Normandie Impressionniste revient du 22 mars au 22 septembre 2024 pour une édition exceptionnelle ! 
A travers 150 événements partout en Normandie, des artistes contemporains font revivre l’esprit d’avant-garde de ce courant qui transforma durablement la représentation du monde et influença des générations de créateurs. 
Quelle audace, quelle modernité, quelle inventivité chez les impressionnistes d’hier et d’aujourd’hui !

150 événements partout en Normandie

Du 22 mars au 22 septembre 2024 : David Hockney, Normandism, à Rouen

Une trentaine de pièces récentes du peintre anglais qui vit et travaille en Normandie depuis 2019 sont présentées dans les collections permanentes au musée des Beaux-Arts de Rouen. Portraits et paysages peints sur toile, ou réalisés sur iPad, disent l’exceptionnelle fertilité d’un terreau impressionniste. L’exposition est conçue pour dialoguer avec les collections impressionnistes du musée.

David Hockney painting, Normandie, Juin 2023 © David Hockney

Du 24 mai au 28 septembre : projection monumentale de Robert Wilson sur la cathédrale Notre-Dame de Rouen

Pour cette édition de Cathédrale de Lumière, c’est au plasticien et metteur en scène américain Robert Wilson qu’a été confiée la création de la nouvelle œuvre audiovisuelle projetée sur la façade du monument immortalise par Monet. Robert Wilson est un génie de la lumière. Avec sa création rouennaise, il confronte son univers abstrait a un édifice solide et s’empare de l’histoire d’une ville qui a souffert, créant des images fortes d’où émergent la vulnérabilité et la beauté de l’existence humaine. Portée par la voix d’Isabelle Huppert et la poésie de Maya Angelou, poétesse féministe africaine-américaine, cette installation audiovisuelle monumentale est un rendez-vous artistique à ne pas manquer.

Simulation réalisée pour le spectacle Star and stone, a kind of love… some say, Robert Wilson (né en 1941)

Du 21 juin au 29 septembre : Sean Scully à l’église Saint-Nicolas de Caen

L’intime et le monumental formeront l’axe du projet exceptionnel de Sean Scully pour Normandie Impressionniste. L’église Saint-Nicolas de Caen, à l’époustouflante beauté romane épurée, sera l’écrin parfait d’une intervention spectaculaire composée de peintures de grand format et de sculptures monumentales. Le parcours inclura également le cimetière dormant attenant à l’église. Ce projet ouvert à tous (accès gratuit) sera la célébration d’un amour profond de la part d’un des plus grands artistes américains pour les terres fondatrices de la peinture moderne.

Sean Scully (né en 1945) Doric Air and Darkness, 2016, Oil on aluminum - 110 x 160 in. (279.4 x 406.4 cm.)

Du 24 février au 3 mai : Miguel Chevalier, Digital ParadICE, à Rouen

La patinoire de Rouen devient le support de l’installation lumineuse et interactive imaginée par Miguel Chevalier, pionnier de l’art numérique. Avec Digital ParadICE, l’artiste crée une œuvre dynamique et colorée qui se métamorphose selon les chorégraphies des patineurs. Une installation inédite, à la croisée de l’art, du sport et de la technologie.

Miguel Chevalier (né en 1959), mise en perspective de l’installation Digital ParadIce

Du 24 mai au 22 septembre, Whistler, l’effet papillon au musée des Beaux-Arts de Rouen

A travers des œuvres provenant de prêts exceptionnels, cette exposition a pour sujet la fascination que l’artiste révolutionnaire et dandy exerce entre 1874 et 1914, en France et en Europe. Considéré aujourd’hui comme le plus grand artiste américain du XIXe siècle, James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) a passé l’essentiel de sa carrière entre Paris et Londres. 

James Abbott McNeill Whistler, Arrangement en gris et noir n°1 ou la mère de l'artiste, 1871, paris, musée d'Orsay

23 juin et du 6 juillet au 22 septembre, Daniel Buren, Cherbourg-en Cotentin

Cet été, Cherbourg-en-Cotentin réactive Voile/Toile-Toile/Voile de Daniel Buren, soulignant la filiation impressionniste de cette œuvre majeure du célèbre artiste, entre plein air, couleurs normandes et mouvement. 
Elle se compose de deux parties. La première consiste en une régate de neuf optimistes (embarcations pour enfants et adolescents) de voiles à bandes blanches et colorées qui prendra place dans l’emblématique rade de la ville, le 23 juin. A l’issue de la compétition, a lieu la seconde partie : les voiles sont exposées du 29 juin au 22 septembre dans le réfectoire de l’abbaye du Vœu et présentées dans l’ordre d’arrivée des bateaux. 
Buren considère la voile comme un tableau et l’eau comme son espace d’exposition. Originellement créée à Berlin en 1975, l’œuvre a été réalisée plusieurs fois, notamment à Genève, Tel Aviv ou Minneapolis.

La petite histoire de l'impressionnisme

On attribue l’origine du terme "impressionnisme" à Louis Leroy, journaliste et critique d’art, qui l’utilisa dans un article paru le 25 avril 1874, où il se montra très critique envers le tableau Impression, soleil levant de Claude Monet.

Né vers 1850, le mouvement impressionniste marque un tournant : à cette époque, les peintres s’inspirent essentiellement de sujets historiques ou religieux, les tableaux sont emplis de détails et le plus lisses possible pour faire disparaître toute trace de pinceau.

Un groupe de jeunes artistes (composé essentiellement de Claude Monet, Pierre-Auguste Renoir, Edgar Degas, Camille Pissarro, Gustave Caillebotte, Berthe Morisot…) va bousculer l’ordre établi. Aidés par l’apparition de la photographie et l’invention des tubes de peinture souples, ils n’ont plus besoin de représenter la réalité (la photographie s’en charge) et peuvent sortir de leurs ateliers. Ils se mettent à peindre la nature et la vie de tous les jours, avec de la lumière et des couleurs vives. Ils ne posent plus directement la peinture sur la toile mais l'appliquent par petites touches, créant un effet d’illusion et de vibration. Ils captent l'instant présent et laissent passer leurs émotions dans leurs œuvres.

Une nouvelle manière de peindre est née, qui va connaître un succès croissant et marquer à jamais l’histoire de l’art.

Impression, soleil levant

Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872, musée Marmottan Monet

Au dire des experts, c'est le 13 novembre 1872 que Claude Monet a peint son chef d’œuvre, Impression, soleil levant. "Ce jour-là, l’artiste s’était installé au petit matin face au port du Havre et avait retranscrit sur sa toile le ressenti éprouvé au spectacle toujours émouvant du soleil qui se lève. Tout était noyé dans la brume : la ville au lointain, le port fumant et les quelques embarcations qui passaient devant lui. Seul, le soleil se reflétait sur l’eau en de brèves traces colorées. D’un geste rapide, Monet s’était empressé de capter ce spectacle, sans souci de représentation décrite, si bien que la critique allait lui reprocher plus tard que son tableau n’était « pas mieux fait que du papier peint ». Et voilà comment Impression, soleil levant, peint en 1872, devait donner son nom deux ans plus tard à l’impressionnisme et, malgré les nombreuses invectives, s’imposer finalement comme une image culte de la modernité." Philippe Piguet, commissaire général de Normandie Impressionniste 2022 et 2024

6 destinations cultes

6 destinations cultes (parmi bien d'autres) permettent de célébrer l'impressionnisme...

Le Havre et Sainte-Adresse

Si le port s’est considérablement modernisé, la plage du Havre offre encore de nos jours une véritable expérience impressionniste, avec une vue sur la mer baignée de lumière et évoluant au rythme des caprices atmosphériques. Sur le quai de Southampton, 150 ans après Monet, faire l’expérience d’un lever du soleil sur une mer livrée à son activité portuaire constitue un moment inoubliable. C’est dans cet environnement, au bord de l’eau, que le MuMa, musée d’art moderne André Malraux du Havre expose de façon permanente l’une des plus belles collections impressionnistes de France.

A quelques encablures du MuMa, perchée sur une colline, Sainte-Adresse est une station balnéaire en vogue au XIXe siècle. Monet y séjourna durant l’été 1867 et y réalisa ses premières œuvres impressionnistes, dont la fameuse Terrasse à Sainte-Adresse qui a fait le tour du monde.

En contrebas de la colline, la plage de Sainte-Adresse reste aujourd’hui un lieu prisé des peintres et des estivants. Les terrasses et bars de plage ouverts vers l’horizon permettent de replonger dans les variations lumineuses et le ballet incessant des bateaux qui ont séduit le jeune Monet. Spot réputé pour les sports de glisse, cette station balnéaire singulière vaut le détour pour ses villas et son “bout du monde”. Sous cette dénomination poétique, on trouve un charmant bar avec vue imprenable sur les couchers de soleil, une digue promenade et la sensation d’être au bon endroit.

Honfleur et la ferme Saint-Siméon

À la suite de William Turner, nombreux sont les peintres, dont Claude Monet, qui se sont entichés de la petite cité médiévale d’Honfleur. Qualifiée de “cité des peintres” depuis le XIXe siècle, la ville a inspiré de nombreux artistes. Natif de Honfleur, Eugène Boudin en est l’un des plus célèbres représentants. Véritable mentor de Claude Monet qu’il rencontre en 1858, il invite le jeune peintre à le suivre dans ses séances de peinture en plein air. “Je dois tout à Boudin”, dira par la suite Monet. Sous l’impulsion de Boudin, Honfleur devient un centre de création artistique exceptionnel. Il est toujours enivrant de se perdre dans ce port aux allures de tableau vivant, avec ses ruelles ornées de maisons à colombages ou habillées d’ardoises qui n’ont guère subi les outrages du temps depuis les Impressionnistes.

Sur les hauteurs, au milieu des pommiers, la ferme Saint-Siméon fut un lieu de rencontre et de création effervescent où se croisèrent Claude Monet, Eugène Boudin, Gustave Courbet, Charles-François Daubigny et bien d’autres. Aujourd’hui c’est devenu un hôtel-restaurant d’excellence, offrant un havre de paix où on peut loger dans la chambre favorite de Claude Monet ou l'ancien atelier de Camille Corot.

Trouville-sur-Mer

En 1870, Monet séjourne en famille à Trouville. Emboîtant le pas à Eugène Boudin, il y croque des scènes de plage représentant l’avènement d’une société des loisirs où triomphe le plaisir balnéaire. Parmi ces tableaux, le splendide Sur la plage à Trouville, représentant sa femme Camille, et L’hôtel des Roches noires sont à admirer aux musées Marmottan Monet et d’Orsay.

Flâner dans une ambiance fin XIXe en se promenant sur les planches de Trouville offre un moment hors du temps, on y tombe sous le charme de cette plage bordée de magnifiques villas prisées par la belle société de l’époque. Des lieux de visite, tels que la Villa Montebello ou la Villa du temps retrouvé permettent de comprendre le développement de la villégiature sur la côte Fleurie, source de passions artistiques. A quelques encâblures, Deauville abrite depuis 2021 un nouvel espace multiculturel, les Franciscaines, qui expose régulièrement sa collection impressionniste issue du fonds Peindre en Normandie, dont quelques œuvres du jeune Monet.

Giverny

Giverny : le pont japonais de Claude Monet

Chargée de souvenirs de Claude Monet et pleine d’émotions, la “maison aux volets verts” garde intacte l’âme du maître de l’impressionnisme qui y vécut de 1883 jusqu’à sa mort en 1926. Elle invite à plonger dans l’intimité de l’artiste, notamment grâce à sa collection d’estampes japonaises ainsi qu’à la reconstitution des chambres à coucher. La salle à manger de la maison, et ses célèbres murs jaunes, a été restituée dans ses moindres détails. Dans la vaste cuisine aux carreaux bleus de Rouen étincelants, l’immense cuisinière aux multiples fourneaux et les ustensiles de cuivre semblent attendre le retour de leurs propriétaires. Point d’orgue de la visite : le salon-atelier de l’artiste a été reconstitué avec près de 80% du mobilier. Une soixantaine de reproductions de toiles sont exposées dans un accrochage dense, reprenant l’atmosphère de foisonnement créatif dans lequel vivait Monet.

C’est ici que le peintre puisa les principaux sujets de ses tableaux. Passionné par la botanique, il composa peu à peu son jardin comme une œuvre d’art structurée autour de jeux de lumières, reflets, perspectives, touches de couleur et zones d’ombre. Le “clos normand” foisonne de parterres de fleurs dont une partie est composée en touches colorées comme une palette de peintre. Planté de végétaux orientaux et de saules pleureurs, avec son fameux pont japonais peint en vert et ses nymphéas, le “jardin d’eau” constitue un fascinant miroir à la célèbre série des Nymphéas qui a fait le tour du monde et dont un exemplaire se trouve au Musée des Impressionnismes Giverny.

Situé au cœur du village, ce musée explore toute l’histoire de ce mouvement pictural emblématique, de ses précurseurs à ses héritiers, français comme étrangers. La collection rassemble, entre autres, des œuvres de Boudin, Monet, Bonnard, Signac et Caillebotte.

Rouen

Avec ses ruelles chargées d’histoire, son architecture flamboyante et ses lumières changeantes, Rouen est un atelier à ciel ouvert des impressionnistes ! A l'instar de Camille Pissarro, Monet y a séjourné à plusieurs reprises, captant la beauté de la cathédrale dans ses variations lumineuses avec sa prodigieuse série d’une trentaine de toiles. 

Dans son bel édifice du XIXe siècle, le musée des Beaux-Arts de Rouen possède une l’une des plus importantes collections de tableaux impressionnistes de France. Elle se compose d’œuvres majeures : La Cathédrale de Rouen de Claude Monet, Le Pont Boieldieu à Rouen, soleil couchant, temps brumeux de Camille Pissarro, Dans un café de Gustave Caillebotte ou encore L’Église de Moret (plein soleil) d’Alfred Sisley. Le musée présente également plusieurs œuvres impressionnistes de l’École de Rouen : Alfred Lebourg, Charles Angrand, Robert-Antoine Pinchon ou Joseph Delattre. Ces chefs-d’œuvre sont regroupés dans la Galerie Impressionniste.

Le musée accueille également depuis début septembre 2021, le legs du médecin rouennais Lucien Baudoux et de son épouse, Simone Baudoux. Constituée de 31 toiles de maîtres de la fin du XIXe au début du XXe siècle, la collection s’articule notamment autour de marines représentant les bords de Seine et le littoral normand. Des œuvres de Renoir, Boudin, Lebourg côtoient celles de Dufy, Bonnard, Chagall et la pièce maîtresse de la donation : Vierge, lune et colombe au coucher du soleil.

Etretat

Admirer un coucher de soleil du haut des falaises constitue toujours un précieux moment d’émerveillement. Entre 1883 et 1886, Claude Monet séjourne régulièrement à Étretat, fasciné par les spectaculaires falaises de ce petit port. Il représente ces époustouflants paysages plus de 80 fois ! La vision de ces falaises maintes fois peintes par de grands artistes constitue un défi pour Monet. Il cherche donc de nouvelles approches et consacre plusieurs toiles à la Manneporte, la plus haute des falaises d’Étretat.

Avec sa vue en contre-plongée, le tableau fait surgir presque naturellement la falaise de la mer et capte le miroitement du soleil dans les reflets de l’eau. Le musée des Beaux-Arts de Caen expose ce célèbre tableau de Claude Monet intitulé Étretat, la Manneporte, reflets sur l’eau. La vision impressionniste s’offre également à ceux qui optent pour une balade en mer.

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