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La Maison Tellier : concert dans la forêt au crépuscule

La Maison Tellier, 7e album Atlas

clock Mis à jour le 19 septembre 2023

À l'occasion de la sortie de son 7e album, Atlas, le groupe rouennais La Maison Tellier se produit samedi 27 août au milieu de la forêt Verte, à côté de Rouen, dans le cadre du festival Les Nuits Normandie Impressionniste, associé pour l’occasion à la salle de musique actuelles Le 106. Un concert à la tombée de la nuit, entre chien et loup, à la manière d’un tableau impressionniste. Gratuit sur réservation.

« J’aime penser mes chansons comme un tableau impressionniste qu’on ne saisit pas si on a le nez dessus. »

Helmut Tellier

Entretien avec Yannick Marais, alias Helmut Tellier, auteur-chanteur de La Maison Tellier

Qui est La Maison Tellier ?

Au départ, on a commencé à deux avec Raoul, le guitariste, et moi au chant et à la guitare. On a sorti un premier album en 2006, La Maison Tellier, en référence à la nouvelle de Guy de Maupassant qui était mon livre de chevet au moment où j’étais en quête d’un nom de groupe. Il y avait ce côté "entreprise familiale" qui me plaisait bien, et aussi l’idée de faire un clin d’œil à cet auteur de la région dont les lectures m’ont procuré beaucoup de joie. J’aime la façon dont il extrait des histoires de la boue. La Maison Tellier commence dans une maison close à Fécamp et se termine par une grande fête. Enfin, très vite, le duo folk est devenu un groupe à cinq, avec la particularité d’avoir un trompettiste qui apporte une couleur tex-mex, Ennio Morricone. On cherche à faire des textes "classieux" en français sur des musiques d’obédience folk-rock. Des artistes comme Léonard Cohen, Johnny Cash, Neil Young, Bruce Springsteen, Bob Dylan, tous ces song writers de la deuxième moitié du 20e siècle nous ont inspirés et autorisé à devenir nos propres compositeurs. Cela fera bientôt vingt ans qu’on tourne, avec sept albums au compteur. On a trouvé une manière d’exister sous les projecteurs, tout en en restant suffisamment éloignés pour rester nous-mêmes.

Dans le groupe, vous vous présentez comme les faux frères Tellier, pourquoi ?

J’aurais rêvé d’avoir une famille musicale, jouer entre frères, comme Herman Dune. Nous avons créé une famille musicale idéale : Raoul (guitare), Helmut (chant et guitare), Léopold (cuivres), Alphonse (clavier, basse) et Alexandre Tellier (batterie). Les Ramones faisaient ça aussi. Cela nous a permis de vaincre notre timidité sur scène en revêtant des costumes d’anti-héros. Depuis 2008, nous avons trouvé la famille, qui n’a pas changé à l’exception du batteur en 2020.

La Maison Tellier, album Atlas ©Yann Orhan

Que dire de votre dernier album, Atlas ?

C’est sans doute parce qu’on l’a écrit pendant le confinement, alors que le monde nous paraissait plus lointain et plus pesant à la fois, qu’il porte le nom de ce titan de la mythologie grecque qui portait le monde sur ses épaules. Pour moi, ça évoque aussi l’ocre des montagnes marocaines et les atlas qui ont déclenché mes envies de voyage quand j’étais petit. On dit de cet album que c’est un retour au folk-rock du début, quand on composait des chansons guitare-voix. Mais depuis, nous avons mûri et peaufiné nos arrangements. On se dit que c’est le premier album que nous avions toujours rêvé de faire. L’album est sorti en mars et on part pour une tournée tout l’été, qui se terminera à la Forêt verte le 27 août.

Que vous inspire ce concert en forêt ?

Aucune salle ne saurait être à la hauteur d’une forêt. C’est très excitant de jouer au milieu des hêtres. Nul besoin de décor, ce qu’il y a autour suffit. Je connais cette forêt pour y avoir été enfant avec mes parents puis père avec mes enfants. Quand on est Rouennais, ça fait partie de notre vie. J’aime beaucoup l’idée que le public va venir s’aventurer en forêt et trouver, au détour d’une clairière, La Maison Tellier. Nous jouerons nos nouveaux morceaux, quelques-uns de nos anciens titres devenus incontournables et une ou deux surprises en lien avec les lieux.

Quel lien faites-vous avec les impressionnistes ?

Les peintres impressionnistes revendiquaient une pratique artistique en plein air pour capturer les mouvements et les lumières changeantes. Leurs toiles conservent une forme d’esquisse de ces instants fugitifs. J’aime penser mes chansons comme un tableau impressionniste qu’on ne saisit pas si on a le nez dessus. De même, mes textes ont une visée impressionniste dans la mesure où ils ne sont pas "guidés" et laissent libre cours à plusieurs interprétations. Les peintres impressionnistes sont venus chercher la lumière à Rouen. Je suis persuadé que l’environnement influence le comportement et la pratique artistique qui en découle. On dit souvent que j’écris des textes mélancoliques ; je pense qu’une partie de cette mélancolie vient des hivers doux et longs de Normandie. Les Normands courbent l’échine devant l’averse qui s’annonce. La chanson Ma ville, parue au moment de la sortie de l’album Avalanche, parle de Rouen et de sa personnalité qui influence ceux qui y vivent.

La Maison Tellier en bref

Groupe créé en 2004 à Rouen, La Maison Tellier - dont le nom est emprunté au livre éponyme de Guy de Maupassant - réunit en son sein cinq musiciens formant une fratrie de cœur et d’esprit. Ainsi se présentent-ils comme Helmut, Raoul, Léopold, Alphonse et Alexandre Tellier. Quelque part entre folk, rock, bande originale de film et chanson française, le quintette développe un univers musical raffiné dont l’élégance se manifeste également au travers de paroles à la dimension littéraire affirmée. Simplement intitulé La Maison Tellier, leur premier album paraît en 2006. Leur discographie compte actuellement 7 albums. Le dernier en date Atlas, signe le retour au folk-rock des débuts.

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