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FÊNO : l’événement du made in Normandie qui rassemble

FENO Caen

clock Publié le 28 octobre 2022

Pour sa troisième édition (21 au 23 octobre), FÊNO, le festival de l’excellence normande, a conquis 45 000 personnes au parc des expositions de Caen. Trois journées intenses pour un condensé du meilleur de la Normandie : gastronomie, culture, patrimoine, artisanat, métiers d’art, innovation, sciences et technologies. Vous l’avez raté ? Rassurez-vous, FÊNO reviendra à Rouen en 2023 !

Les léopards bleus de l’affiche avaient envahi l’agglomération caennaise depuis le début du mois d’octobre. FÊNO 2022, après une première édition caennaise en 2019 (2020, année blanche…) et une seconde rouennaise en 2021, a rassemblé comme jamais : 45 000 visiteurs en 3 jours.. L’événement gratuit a su faire venir le public. Seniors, professionnels, groupes de scolaires le vendredi, familles le week-end. Jusqu’à un véritable pic de fréquentation dimanche après-midi entre 15h et 17h !

FÊNO, un nouveau regard sur notre région

La volonté de FÊNO et de la Région Normandie ? Surprendre et montrer à tous les Normands les mille et une bonnes raisons d’être fiers de leur région, dans le format compact et tourbillonnant d’un festival sur un seul et même site. Une sorte de lieu idéal pour stage intensif de culture normande des années 2020 ! Pour réussir ce pari, la Région a mobilisé d’importants moyens techniques, 90 agents régionaux et, surtout, elle a invité pas moins de 414 exposants.

Des producteurs de cidre, fromages et produits laitiers, légumes de Normandie mais aussi de spiruline, de thé fermenté ou encore d’alcools en vogue réinterprétés par le savoir-faire régional (bière, rhum, gin et même pastis !). L’excellence normande sait repousser ses limites pour mieux surprendre !

Dans les allées de FÊNO, où peuvent jaillir le crieur Igor et sa Castafiore à dos de poneys ou encore des artistes en suspension sur les murs (Compagnie In Fine), on trouve également un vaste hall dédié à l’artisanat, au textile (le lin en tête !) et à la cosmétique. Dans cette véritable vitrine des arts et des métiers, le visiteur trouve ses repères - les valeurs sûres, quasi iconiques de la Normandie (Tricots Saint James, Mauviel 1830) – mais il découvre aussi des créateurs, souvent jeunes, toujours passionnés.

Le parcours est riche d’enseignements pour ceux qui se projettent dans ces métiers. « Il y a plein de stands intéressants pour nos stagiaires. L’intérêt est de voir un large éventail de métiers de l’industrie, de la mode où il y a une forte demande, depuis les grosses productions jusqu’aux petits ateliers », souligne Marie Ramoni, coordinatrice pédagogique au GRETA du lycée Jules Verne à Mondeville, accompagnée d’une douzaine d’adultes en formation de 17 à 56 ans.

Plus loin, on arrive à un espace dédié aux mobilités, à l’innovation et au vaste domaine de la vulgarisation scientifique. On peut piloter un car Nomad (le secteur recrute) en conditions réelles grâce à un simulateur de conduite, ou bien plonger dans des univers virtuels ludiques et instructifs, comme l’expérience 360° à bord du Figaro 3 Région Normandie, accompagné du skipper Guillaume Pirouelle.

Juste à côté, les explications scientifiques fleurissent, portées par des chercheurs et enseignants venus des meilleurs laboratoires, écoles et universités normandes. Equipés de démonstrateurs tous plus étonnants les uns que les autres, ils modélisent le mouvement des vagues (le canal à houle du LOMC, sondent l’infiniment petit (la physique atomique avec le GANIL et font découvrir l’immensément grand avec Normandie Aérospace (pas moins de 160 sociétés installées en Normandie travaillent dans l’aéronautique, le spatial, la défense et la sécurité, là aussi ça recrute).

A l'extérieur, la Fêno Ferme présente des races locales emblématiques qui font partie du patrimoine régional. Ce riche héritage est le fruit du travail d'éleveurs passionnés et fait de la Normandie la première région de France en termes de diversité de races locales. Non loin de là, de valeureux combattants équipés d'armures intégrales s'affrontent au béhourd, sport de combat médiéval.

FÊNO complète ce flot de découvertes d’une bonne dose de culture. Sous le chapiteau tout en bois, à l’ambiance chaleureuse, du Magic Mirrors, les spectateurs assistent à des shows bien rôdés et découvrent d’attachants artistes émergents. Les humoristes Quentin Ratieuville et Oldelaf font salle comble, le chanteur caennais Joseph Kamel et sa voix profonde ne peut cacher sa fébrilité de jouer à la maison, la compagnie de cirque El Nucléo, elle, joue littéralement avec le public, c’est l’un des ingrédients de sa dernière création, encore en rodage. Et qui a mis le feu au Magic ? La battle de breakdance du collectif SNT sans nul doute. Ses danseurs amateurs ont su maintenir en haleine un large public familial pendant près de 2h30 !

Et pourquoi des léopards bleus ?

Le Léopard de Fêno, une sculpture grandeur nature créée par l'atelier Leblon Delienne (photo Eric Biernacki)

Réinterprétation graphique et contemporaine des léopards historiques du blason normand, ces léopards intrigants ont été créés par l’agence DB Com du Havre, missionnée par la Région Normandie pour créer l’identité graphique du festival FÊNO.

Traditionnellement jaunes dorés, à la posture figée sur trois pattes, à langue et griffes bleus selon les codes héraldiques du XIIe siècle, les léopards normands avaient déjà été remis au goût du jour pour le logo de la Région Normandie. A l’occasion de la fusion de la Haute et de la Basse Normandie en 2016. Pour FÊNO, il s’agit de léopards redesignés, plus vrais dans leur apparence pour plus d’animalité. Ces félins surprennent ! Encore plus en sculpture grandeur nature, tout droit sortis des ateliers Leblon Delienne de Neufchâtel-en-Bray.

FÊNO, un festival où on partage des valeurs

Au-delà du business, les exposants de FÊNO ont plus à dire qu’à vendre. Les cirés haut en couleurs de la Maison Décalée sont résolument haut de gamme, ils ne partent pas comme des petits pains. Mais la raison de la présence de son fabricant est ailleurs. « C’est notre rôle d’être là. Nous rencontrons d’autres sociétés. C’est une très bonne initiative économique et sociétale. Nous expliquons aux gens notre métier et notre démarche. Depuis que nous avons créé un atelier de confection à Luneray (76), alors que nos premières collections étaient fabriquées en Chine et en Turquie, nous sommes en recherche de couturières », témoigne François Puech d’Alissac, dirigeant et fondateur.

Victor Bloch, de Ouistreham, fabrique quant à lui des skates et des vélos à la carte sous la marque Blow Factory, en s’appuyant sur des artisans locaux. Il n’a manqué aucune des trois éditions. « Avec notre marque, nous valorisons des artisans. On s’appuie sur eux pour faire du qualitatif. Nos pièces métalliques pour vélos sont usinées à Douvres-la-Délivrande, les pièces en bois par un ébéniste de Lion-sur-Mer. » Sans boutique physique le reste de l’année, Victor profite du festival pour « être au plus près de sa clientèle » et échanger avec des professionnels qui partagent les mêmes valeurs. En face de son stand, une nouvelle arrivante dans l’univers FÊNO, une jeune femme qui s’est lancée dans la maroquinerie. « C’est gratifiant pour nos marques d’être ici. »

Victor Bloch de Blow Factory (photo Eric Biernacki)

« Tout est cohérent ici, on se sent à notre place. On ne vend pas les mêmes choses mais on partage les mêmes idées, tout se rejoint. »

Victor Bloch, fondateur de Blow Factory

Anthony Lottin, graphiste et web designer, fait briller ses néons normands, façonnés à Montaure en Seine-Maritime. Sa société a été créée en 2022, après deux années d’essais à petite échelle et de montée en compétences. « Nous sommes 100% en ligne mais pour la clientèle c’est toujours mieux de voir en vrai. 95% des vendeurs de néon en ligne distribuent des produits 100% chinois. Nous sommes la seule société de Normandie, l’une des rares en France, à proposer ce type de produit. Nous achetons le LED PVC en Asie mais nous le façonnons ici en Normandie pour lui donner sa forme. »

Anthony Lottin, créateur du Néon normand (photo Eric Biernacki)

La petite histoire de la Boîte bleue

Matthieu Farcy, fondateur de la Boîte bleue (photo Eric Biernacki)

"C’est à Fêno que nous devons notre nom, souligne Matthieu Farcy, comédien fondateur de La Boîte bleue qui crée des spectacles mélangeant littérature et sons pour tous les publics. Auparavant la compagnie portait mon nom mais lors de la 1ère édition en 2019, nous avons entendu dans les allées du festival quelqu’un dire : « es-tu allé à la Boîte bleue ? ». Ça nous a bien plu et on a décidé de l’adopter !"

Des start up et des projets prometteurs

Sur le stand de Normandie Incubation s’ouvre l’univers des start-up et des projets prometteurs sur lesquels misent déjà partenaires publics et privés. OLAFF propose une solution de voitures partagées contre un abonnement de 30 euros par mois. L’expérience va être menée à l’échelle de la communauté de communes de Cabourg dès 2023. Mais ils voient déjà plus grand. Leur cible : les territoires à population peu dense. Leur nouvelle approche du transport répond à la fois à des enjeux économiques et écologiques. « Nous sentons un réel engouement pour notre projet, la première journée de salon a été vraiment surprenante, nous avons rencontré de nombreux médias », soulignent avec enthousiasme Rochdi Ryckelynck et Chloé Delacotte, co-fondateurs.

Rochdi Ryckelynck et Chloé Delacotte, co-fondateurs d'Olaff (photo Eric Biernacki)

Echanger, c’est aussi l’objectif des institutions culturelles présentes au festival. "Nous menons beaucoup d’actions publiques locales pour faire savoir que l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) est ouvert au grand public", explique Cyril Meniolle de Cizancourt, chargé de développement. "A FÊNO, l’an dernier, j’ai fait beaucoup de BtoB, cette fois j'ai rencontré plus de familles". L’Institut est installé dans les bâtisses de la magnifique Abbaye d’Ardenne, aux portes de Caen, et propose depuis quelques années des rendez-vous culturels, ouverts à tous, sur le thème du livre et de la littérature.

FÊNO 2022 a su fédérer. Plus largement encore que les précédentes éditions. Son cocktail unique de découvertes et de rencontres a fait mouche. Ici, les exposants viennent partager leurs passions, faire de la pédagogie sur leurs produits et leur métier. Ici, les Normands expriment tout l’amour qu’ils portent à leur région.

Pic d'affluence dans les allées de Fêno (photo Julien Hélie)

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