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Voyage autour du monde avec Miranda Merron

Miranda Merron (B.Duquenne)

clock Publié le 03 novembre 2020

Miranda Merron est partie à l'aventure le 8 novembre dernier ! Après de long mois de préparation, elle a enfin quitté la terre ferme en même temps que 33 bateaux engagés dans la course du Vendée Globe.

Objectif : faire le tour du monde en solitaire sans escale, en une centaine de jours, à bord de son voilier Imoca Campagne de France. Imaginez : être confiné plus de 3 mois dans un appartement humide de 20m2 qui tangue et prend l'eau, sans aucun voisin à qui parler et aucun produit frais à manger ! Pas de quoi rêver et pourtant Miranda Merron, 51 ans, compte bien profiter de chaque minute de cette folle aventure, unique dans une vie ! 

Point d'étape au 14 janvier 2021

Grâce à un entretien WhatsApp réalisé juste après son passage du Cap Horn, nous avons pu récolter les impressions de Miranda Merron pendant sa course du Vendée Globe. Une interview touchante, à écouter et regarder, avec l'intervention régulière de son mari Halvard Mabire, navigateur également.

« J’ai 3 objectifs dans ce Vendée Globe : d’abord terminer, ce sera une victoire en soi, puis terminer le mieux possible face aux 4 voiliers de la même génération et aux potentiels similaires au mien, et enfin, me rapprocher du record de mon bateau, qui avait terminé en 90 jours aux mains de Dominique Wavre. »

Miranda Merron

Quelques questions avant le départ

Comment avez-vous fait pour monter ce projet Vendée Globe 2020 ?

Ce projet est un tour de force qu’Halvard Mabire [ navigateur cherbourgeois et compagnon de Miranda - ndlr ] a rendu possible. Notre partenaire Campagne de France nous a suivi, dans les limites raisonnables de ce que nous faisions en Class40, et la Région Normandie et le Département de la Manche nous ont apporté un soutien essentiel. Ils ont permis de consolider la cohérence de notre projet éminemment Normand, basé sur une fidélité sans faille à notre région, nos ports, nos capacités nautiques, nos compétences maritimes, et notre Histoire.

Pourquoi vouloir faire le Vendée Globe ? Qu'attendez-vous de cette expérience ?

Le Vendée Globe est le challenge ultime pour tout navigateur. Le tour du monde, en solitaire, sans assistance et sans escale. C’est le défi absolu. Il faut se sentir prêt, mûr pour s’y attaquer. C’est mon cas après plus de 25 années de ma vie passées à naviguer, le plus souvent en course. Je suis pleine d’attentes, de la découverte du monde, de la découverte de moi-même dans certaines conditions et circonstances de course. J’attends beaucoup de bonheur, de plénitude car j’adore être seule en mer.
 

Comment s'est passée votre préparation en Normandie ? Avez-vous suivi des entraînements spécifiques pour votre tour du monde ?

La préparation technique effectuée en chantier à Caen (V1D2) et à Cherbourg, a mobilisé l’essentiel de nos énergies. Nous avons surtout navigué en course, lors de la Vendée Arctique - Les Sables et sur le défi Azimut. Peu d’entrainements donc, mais des navigations sérieuses qui ont permis de valider tous les postes techniques du bateau.

Connaissez-vous toutes les zones géographiques que vous allez traverser ? Lesquelles vous fascinent le plus ?

Oui je les connais, à part peut-être la périphérie immédiate du cap Horn car lors de mes trois tentatives autour du monde, je ne suis pas parvenue à le passer. L’Océan Indien est le plus redoutable, mais quand le Pacifique Sud se refuse à vous, c’est aussi terrible car vous êtes à des années lumières de toute zone habitée.

Le bateau Campagne de France

Comme tous les bateaux au départ du Vendée Globe, celui de Miranda Merron est un Imoca. C'est-à-dire un monocoque de 60 pieds, soit 18,28 m, pour 5, 50 mètres de large. 

Celui de Miranda a été construit en 2006 en Nouvelle Zélande, dans un excellent chantier réputé pour ses constructions solides. Il possède un mât tout carbone de 25 mètres, et un tirant d’eau de 4,50 m, pour un poids de 8,5 tonnes.

Mais surtout, son bateau a une histoire : il a déjà effectué trois tours du monde, deux Vendée Globe et une Barcelona World Race. Il est simple, sans outriggers ni foils, avec des dérives droites et des safrans non escamotables. Il n’est pas le plus rapide, de loin, mais il offre toutes les garanties pour boucler la boucle et il est le seul à avoir mené toute sa préparation en Normandie, s’appuyant essentiellement sur le chantier V1D2 à Caen pour l’optimisation du bateau.

Le Vendée Globe, une course historique

Le Vendée Globe est à ce jour la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Le 26 novembre 1989, treize marins prennent le départ de la première édition qui durera plus de trois mois. Ils ne seront que sept à rentrer aux Sables d'Olonne.

Les huit éditions de ce que le grand public nomme aujourd'hui l'Everest des mers, ont permis à 167 concurrents de prendre le départ de cette course hors du commun. Seuls 89 d'entre eux ont réussi à couper la ligne d'arrivée. 

Ce chiffre exprime à lui seul l'extrême difficulté de cet événement planétaire où les solitaires sont confrontés au froid glacial, aux vagues démesurées et aux ciels pesants qui balayent le grand sud ! Le Vendée Globe est avant tout un voyage au bout de la mer et aux tréfonds de soi-même. 

Les grands noms du Vendée Globe

De très grands marins ont remporté le Vendée Globe :

  • Titouan Lamazou en 1990
  • Alain Gautier en 1993
  • Christophe Auguin en 1997
  • Vincent Riouen 2005
  • François Gabart en 2013
  • Armel Le Cléac'h en 2017 : le Finistérien devient le nouveau détenteur du record de l'épreuve en 74 jours.
  • Michel Desjoyeaux est le seul marin a l'avoir gagné deux fois : en 2001 et 2009. 

Miranda et la Normandie

L'engagement de la Région

C’est la première fois que la Région Normandie accompagne un marin au départ du Vendée Globe. Par ce partenariat, La Région souhaite valoriser l’excellence sportive et nautique de la Normandie. 

En effet, la voile en Normandie c’est : 80 clubs, 26 000 licenciés ; 1 pôle espoir et de nombreux événements sur notre littoral et nos plans d’eau intérieurs (Normandy Channel Race, Solitaire du Figaro, Transat Jacques Vabre, Tour de France à la voile, etc.).

Le nautisme représente 32 110 emplois en Normandie, soit 2,5% de l’emploi total. Une proportion qui montre tout le poids de l’activité maritime et fluviale dans le panorama économique régional.

« La Normandie est véritablement mon pays d’adoption et n'oublions jamais que l'Angleterre et la Normandie ont une histoire commune. C’est un pays où la mer et la terre ne font qu’un »

Miranda Merron

L'attachement de Miranda

Miranda Merron est heureuse d’avoir pour partenaire une grand entreprise de Normandie, les Maitres laitiers du Cotentin, cela lui permet notamment de partir avec du bon lait, du fromage et d’excellents yaourts qui seront les bienvenus durant les premiers jours de course.

Son compagnon Halvard Mabire est Barnevillais (50), ils ont parcouru en course et ensemble plus de 85 000 milles ! Leur port d'attache est celui de Cherbourg-en-Cotentin. Pour ce Vendée Globe, il est en charge de l’aspect technique du projet. 

Les autres normands du Vendée Globe 2020

Manuel cousin (à gauche) et Charlie Dalin (à droite)

Sur la ligne de départ, il y a deux autres Normands :  

  • Manuel Cousin, un temps l'adversaire de Miranda Merron en Class40, a d'ailleurs un projet proche du sien, s’inscrivant dans une logique d’aventure et de découverte sur son bateau Groupe Sétin.
     
  • Charlie Dalin court pour gagner. Avec son bateau APIVIA, tous les moyens lui ont été donné pour rivaliser avec les foilers dernière génération en vue de la victoire finale.
     

Dialogue citoyen

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