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Se réorienter pour changer de métier, c'est possible !

Guillaume Audirac et son formateur

clock Publié le 07 Mars 2023

Qu’est-ce que je fais ici ? Mon travail ne m’apporte plus aucune satisfaction. Je m’ennuie. Je ne sais plus pourquoi je me lève le matin... Qui n’a jamais ruminé ce genre de pensées ou dressé ce genre de constat ?

Pour certains, redonner du sens à son travail (et à ses journées) passe par un virage à 180° : une réorientation professionnelle.

« « La tendance s’est nettement accélérée avec la crise Covid. Cela a amené de nombreuses personnes à se poser des questions sur le sens de leur vie et leur épanouissement. Beaucoup ne sont pas retournés à leur ancien métier, particulièrement dans l’hôtellerie-restauration, et ont choisi de se réorienter dans un tout autre domaine. » »

Maxime Devigne, formateur et coordinateur #Avenir, GRETA Côtes normandes

Si une telle démarche relevait autrefois d'un parcours du combattant, de nombreuses solutions permettent aujourd’hui d’être accompagné, au niveau méthodologique comme financier pour faire le point, choisir un nouveau métier, sélectionner un organisme de formation, trouver des financements... Résultat, ils sont de plus en plus nombreux à franchir le pas de la reconversion. A 30 comme à 50 ans, changer de métier c’est possible !

Guillaume, Chloé et Sandra l’ont fait, ils nous racontent…

Guillaume Audirac et son formateur, GRETA Côtes Normandes. Photo Pierre Galliot

Guillaume Audirac, 49 ans, en formation CAP Charpente au GRETA Côtes normandes à Caen

« J’ai travaillé une vingtaine d’années comme ingénieur en électronique et informatique embarquée dans une grande entreprise où j’ai occupé différents postes. J’y ai pris beaucoup de plaisir, c’était intellectuellement très riche mais j’ai toujours eu un souci avec le fait d’exercer une activité orientée vers la production de masse. Un jour, cela n’a plus été possible pour moi, j’avais l’impression de ne pas mettre mon énergie dans la bonne direction.

J’ai donc décidé de me réorienter. L’évidence d’un travail manuel s’est vite imposée. Travailler la matière pour retrouver du sens. Je voulais aussi acquérir un savoir-faire qui me servirait dans ma vie personnelle. Au début j’avais pensé à l’écoconstruction car j’ai toujours eu une fibre écolo. La menuiserie-ébénisterie et la charpente m’attiraient aussi beaucoup.

J’ai choisi de prendre mon temps et de ratisser large. J’ai rencontré un conseiller en évolution professionnelle puis j’ai pris contact avec plusieurs organismes de formation. J’ai emmagasiné beaucoup d’infos sur les métiers et le marché de l’emploi. J’ai également effectué deux stages d’immersion en charpente traditionnelle. Toute cette phase m’a pris du temps et de l’énergie mais cela me semblait important et aujourd’hui cela m’est très utile.

Je me suis ensuite penché sur les aspects financiers et la recherche d’une formation. J’ai finalement opté pour le GRETA car c’était une formation plus courte, plus proche de chez moi et plus facile à financer. Ma formation est en effet entièrement prise en charge par la Région dans le cadre du dispositif Qualif.

Ces premiers mois d'apprentissage ont confirmé mon choix et mon enthousiasme est intact. Le formateur est très expérimenté et le groupe stimulant. Je prends plaisir dans le tracé des épures (l'art du trait), mais aussi dans la fabrication et l'installation sur chantier. J’apprends énormément, dont des savoir-faire traditionnels qui se rapprochent du patrimoine. C’est magique de regarder d’un œil neuf la charpente d’un monument historique et de comprendre comment elle a été conçue il y a des centaines d’années !

Je sais à peu près dans quel type d’entreprise je voudrais travailler ensuite mais je préfère rester ouvert. Rester ouvert, c'est laisser la place à l'imprévu et se donner la possibilité d'emprunter des chemins que l'on n'avait pas imaginés au départ. Pour cela, les stages en entreprise s'avèrent particulièrement bénéfiques car ils permettent de multiplier les rencontres et les expériences ! »

Chloé Desoïte, en formation Tracteurs et machines agricoles, CFPPA d'Yvetot. Photo Pierre Galliot

Chloé Desoïte, 35 ans, en certificat de spécialisation Tracteurs et machines agricoles au CFPPA d’Yvetot

« Chez moi, tout se passe par cycles de sept ans ! J’ai toujours été passionnée par l’agriculture et les chevaux et j’ai commencé par obtenir un BEPA en élevage. J’ai travaillé comme palefrenière puis responsable d’écurie. Mais au bout de sept ans, j’en ai eu assez de ce milieu qui rémunère si mal.

Après quelques années à faire des petits boulots, j’ai décidé de reprendre une formation pour devenir peintre en bâtiment. Ça se passait très bien, j’aimais ce métier mais au bout de sept ans, c’est ma nuque qui ne l’a plus supporté. J’ai dû me résoudre à faire autre chose.

J’ai travaillé quelques temps comme chauffeur-livreur et comme ça me plaisait bien, j’ai eu l’idée de réunir la conduite et le domaine agricole. D’où cette formation qui est axée à la fois sur la conduite et la maintenance des machines agricoles. La formation est financée par la Région et je touche une indemnité de Pôle Emploi. Cela ne me fait pas un gros revenu mensuel mais je me dis que pour changer de métier, il faut en passer par là ! Nous sommes un groupe de douze, neuf jeunes et trois adultes dont deux femmes. Même si c’est un secteur encore très masculin, les femmes ne sont plus une exception. Dans les champs, on voit de plus en plus de jeunes nanas au volant d’un gros tracteur avec la remorque derrière !

Après ma formation, l’idéal pour moi serait de trouver plusieurs exploitations qui ont régulièrement besoin d’un chauffeur. Mais je suis polyvalente et je peux m’adapter à peu près à tout. L’avantage de cette formation, c’est qu’elle ouvre les portes de la conduite d’engins dans tous les secteurs. Donc je pourrais aussi bien conduire des engins de chantier si l’opportunité se présente.

L’important pour moi, c’est d’aller travailler motivée et contente. J’ai envie de dire aux gens : si vous allez au boulot à reculons, c’est qu’il y a un problème, n’attendez pas d’être en dépression pour changer de métier. D’après Pôle emploi, les gens de mon âge changent tous les cinq ans. Donc il ne faut pas hésiter à se lancer, surtout qu’aujourd’hui on nous donne les moyens de le faire ! »

Sandra Lobry, Institut de formation d'aides-soignants d'Argentan. Photo Pierre Galliot

Sandra Lobry, 44 ans, aide-soignante récemment diplômée de l’IFAS d’Argentan

« J’ai passé 17 ans comme infographiste dans une imprimerie du Calvados qui a fermé en 2017 à la suite d’une liquidation judiciaire. Cela faisait longtemps que j’avais envie de changer car je voulais aider les autres et faire un métier qui a du sens. J’avais fait un bilan de compétences qui m’avait orientée vers le sanitaire et social. Mais je n’étais pas prête, ma fille avait 6 mois, ce n’était pas le bon moment.

Après la fermeture de l’imprimerie, je suis retournée dans l’Orne où j’ai fait des petits boulots avant d’être embauchée dans une autre imprimerie. J’y ai passé 2 ans. Mon travail n’était plus du tout créatif, il consistait à vérifier des fichiers sur un ordinateur et je n’y trouvais aucun sens. J’avais l’impression que je ne servais à rien. J’ai alors décidé de faire la formation d’aide-soignante, prise en charge par la Région, à l’IFAS d’Argentan. J’ai demandé à bénéficier d’un projet de transition professionnelle (Transitions pro) et mon employeur a accepté. J’ai donc touché mon salaire durant toute ma formation (NDLR : le salaire continue à être versé par l’employeur qui se fait ensuite rembourser par Transitions pro).

Cela a été pour moi le bon timing. Le programme de la formation est très dense et condensé. Durant ma scolarité je n’ai jamais été très forte en sciences, mais j’ai adoré apprendre tous ces termes et gestes médicaux. J’ai rapidement pris confiance en moi et j’ai fait de belles rencontres. J’ai obtenu mon diplôme en août 2022 et depuis je travaille en pneumologie à l’hôpital d’Argentan, après un passage par les urgences. Avoir 44 ans est pour moi un atout par rapport aux plus jeunes, mon histoire de vie me rend plus forte, je me sens plus mature et mieux armée pour appréhender certaines situations avec les malades ou les familles.

J’ai encore beaucoup de choses à intégrer et d’automatismes à acquérir car, après un an de formation, on ne peut pas tout savoir. Mais j’essaie avant tout de garder mes valeurs, malgré les conditions de travail difficiles, et de ne jamais perdre de vue une chose essentielle qu'on m'a appris à l’IFAS : il faut toujours se dire que la personne dans le lit devant nous pourrait être quelqu’un de notre entourage. »

Katia Besnard, cadre de santé formatrice à l’Institut de formation d’aides-soignants (IFAS) d'Argentan

« A l’IFAS, nous avons beaucoup de personnes en reconversion, des hommes et des femmes. Certaines étaient dans le marketing ou la communication et voulaient retrouver de l’humain. D’autres avaient envie de faire ce métier quand elles étaient jeunes et y reviennent une fois leurs enfants devenus autonomes. Dans notre secteur, le rapport entre l’offre et la demande est complètement inversé, il y a beaucoup d’offres à pourvoir, cela donne aux nouveaux diplômés le pouvoir de négocier, notamment en matière de rythmes de travail. »

Réorientation : 4 conseils avant de se lancer

Par Martin Richard, conseiller en formation continue au GRETA Côtes normandes

  1. Prendre le temps de bien mûrir son projet : est-ce que mon projet est pertinent par rapport à ce que je suis, est-ce que mon projet est réaliste et réalisable ?
  2. Interroger des professionnels et effectuer des stages d’immersion, même si c’est sur son temps personnel, pour voir quelle est la réalité du métier que l’on envisage, ses côtés positifs et négatifs ainsi que les perspectives d'insertion professionnelle.
  3. Anticiper et prendre en compte les investissements qu’on va devoir faire au niveau financier et personnel : est-ce qu’on est prêt à gagner moins, est-ce que qu’on est prêt à sortir de sa zone de confort, est-ce que le changement est accepté et partagé au sein de la famille ?
  4. Bien choisir son organisme de formation : modalités pédagogiques et organisationnelles (quel rythme, quels horaires, quels déplacements ?), diplôme préparé, prise en compte des acquis…

Vous voulez changer de métier : la Région Normandie vous accompagne

#Avenir

#Avenir propose un accompagnement individualisé pour travailler son projet professionnel en fonction de ses compétences, de ses envies et des besoins du territoire.

Qualif

Qualif prend en charge toute une série de formations qualifiantes ou diplômantes répondant à des besoins de recrutement des entreprises normandes

Aide individuelle à la formation

L’Aide individuelle à la formation finance, en partenariat avec Pôle emploi, des formations particulières, atypiques ou n’existant pas en Normandie

Formations sanitaires et sociales

La Région propose une offre de formation préparant à des diplômes d’Etat de tous niveaux pour exercer dans les métiers du sanitaire et du social

Bon à connaître

Le portail de Pôle emploi IMT (Informations Marché du Travail) permet d’accéder simplement et rapidement à des informations sur le marché du travail, par métier, secteur d'activité et région : statistiques, salaires pratiqués, profils recherchés, offres…

Dialogue citoyen

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