Arielle : saisir sa chance de devenir ingénieure à Rouen

Mis à jour le 19 septembre 2023
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Temps de lecture : 1 min
« Nous avons été accueillis par la promotion béninoise de l’année précédente. Ils nous ont aidé à trouver un logement, découvrir l’école, nous repérer dans l’agglomération. »
Arielle Marie Montcho, 21 ans, étudiante béninoise à l’école d’ingénieurs ESIGELEC Rouen
La première chose qui l’a surprise en arrivant en Normandie, c’est ce soleil qui brille sans chauffer. Et aussi le métro, surgissant des entrailles de la terre. Elle y est montée pour la première fois de sa vie ; elle l’a pris à l’envers. Arielle Marie Montcho est arrivée à Saint-Etienne-du-Rouvray, sur le campus universitaire de Rouen, le 1er septembre 2020. Mais elle n’était pas seule, loin de là. Cinquante étudiants béninois venus de la prépa intégrée Père Aupiais de Cotonou ont fait leur entrée en même temps à l’ESIGELEC. Après deux années de cycle préparatoire au Bénin, ils ont intégré le cycle ingénieur en France.
La petite communauté étudiante partage la même résidence universitaire à Saint-Etienne-du-Rouvray. C’est ce qui les sauvera, un mois plus tard, quand le Covid confine tous les étudiants à domicile. Plus de cours à l’école ni de sorties. La découverte de la Normandie commençait mal, mais ils ont résisté. « On s’est entraidés et les profs nous appelaient à tour de rôle pour ne pas nous laisser décrocher. »
En alternance entre Rouen et Nantes
L'été suivant, Arielle a trouvé un job dans un fast-food de Tourville-la-Rivière. Si sa famille l’aide financièrement, elle doit aussi contribuer au coût de ses études : l’inscription à l’école coûte 7 500 € à l’année, le logement universitaire 250 € avec les aides au logement de la CAF (Caisse d’allocations familiales). Surtout, la 4e année du cycle d’ingénieur s’effectue en alternance et Arielle va partir travailler un mois sur deux à Nantes chez Arcelor Metal. L’entreprise, qui l’a recrutée via un forum internet dédié à l’alternance (Seekube), la salarie et la forme en qualité d’ingénieur instrumentation. À l’école, Arielle suit une spécialisation en automatique robotique industrielle. Avec une autre étudiante en entreprise à Bordeaux, elles se sont arrangées pour louer un logement chez l’habitant à Saint-Etienne-du-Rouvray, qu’elles occupent alternativement. À Nantes, Arielle a trouvé un appartement grâce au site Ma nouvelle vie qui accompagne la mobilité des alternants.
Le coût des deux loyers revient à 650 € par mois pour l’étudiante, qui touche un salaire de près de 1 000 €. « J’arrive à gérer », sourit Arielle, qui apprécie aussi le rythme de l’alternance. « Un mois, c’est suffisant pour être pleinement à l’école ou à l’entreprise et ça évite de multiplier les voyages en train. J’ai un tuteur en entreprise et un autre à l’école qui m’accompagnent. » L’alternance est un contrat pour deux ans, à l’issue duquel Arielle sortira ingénieure diplômée. Et après ? « J’aimerais poursuivre mes études en master spécialisé et accumuler quelques années d’expériences professionnelles en France avant de rentrer pour en faire profiter mon pays ».
La filière ingénieur
En France, 7% des étudiants étrangers font le choix des écoles d’ingénieurs. Ils viennent principalement d’Asie et d’Océanie (11%), d’Afrique du nord, du Moyen Orient et des Amériques (9%).
302 étudiants béninois sont inscrits dans une école d’ingénieurs en France : c’est l’une des progressions les plus fortes de ces dernières années (+ 74% entre 2014 et 2019).
« Sortir de sa coquille »
Arielle sait bien combien s'est important, elle qui, malgré le Covid et le rythme soutenu des études en alternance, a réussi à se tisser un solide réseau d’amis, de toutes les nationalités. Quand elle a le temps, elle cuisine béninois pour eux. Sinon, c’est resto, à Rouen, un verre en terrasse autour du palais de justice, un film d’horreur au cinéma, une expo au musée des Beaux-Arts, une visite de l’Aquarium… À Saint-Etienne-du-Rouvray, elle apprécie la forêt et les parcs, surtout en été quand les soirées s’allongent. Le campus universitaire attire un grand nombre d’étudiants. Et même si les Normands ne sont pas aussi « chauds bouillants » qu’au Bénin, elle reconnaît qu’ils savent aussi faire la fête lors des grandes occasions !
Arielle sous le Pont-Flaubert qui laisse passer sur la Seine les vieux-gréements de l’Armada, tous les 4 ans. ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Une balade dans le parc du Champs des Bruyères à Saint-Etienne-du-Rouvray ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Séance shopping pour Arielle ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Au café avec des amies ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Arielle sous les parapluies de la rue Massacre. ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Station de métro Palais de Justice à Rouen ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Musée des Beaux-Arts sur la rive droite de Rouen. ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Arielle au cinéma Pathé ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
« C’est une chance pour moi de venir étudier en Normandie. Les diplômes sont reconnus internationalement, les établissements forment très bien et il n’existe pas de cursus supérieur d’ingénieur au Bénin. La sélection a été rude pour pouvoir entrer à l’ESIGELEC, alors j’ai très envie de réussir. Ma famille a accepté mon choix de partir, estimant que c’était pour mon bien. Pour moi, l’ingénieur est celui qui réfléchit à produire des choses nouvelles, pour améliorer la vie des gens. Très peu de filles en Afrique se destinent à des études scientifiques. Pourtant, personne ne doit les empêcher de rêver grand et de réaliser leurs rêves. Sortir de sa coquille, ça fait du bien aussi ! »
L’accueil des étudiants étrangers à l’ESIGELEC
L’école d’ingénieurs de Rouen a une longue tradition d’accueil des étudiants internationaux. À la rentrée 2021, elle comptait 715 étudiants internationaux, soit 39% de sa population étudiante, tous programmes confondus. La majorité des étudiants sont francophones et sont inscrits en programme ingénieur enseigné en français, précédé si nécessaire par un cycle d’adaptation linguistique et scientifique. Les autres étudiants sont anglophones et suivent les programmes enseignés en anglais : le Master en Sciences et Technologie (2 parcours) ou le MSc-master of science. Certains étudiants sont en formation doctorale.
Classement
L’ESIGELEC est classée 9e des écoles généralistes et pluridisciplinaires post bac en France et 5e des écoles privées (1ère privée hors Ile de France). Tous niveaux d’entrée confondus, elle se place 14e des écoles généralistes.
L’ESIGELEC Rouen accueille plus de 700 étudiants internationaux soit près de 40 % de sa population étudiante. ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Bâtiment d’entrée de l’ESIGELEC Rouen ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
L’école d’ingénieur ESIGELEC Rouen, au cœur du Technopôle du Madrillet. Un environnement forestier à 15 mn de Rouen et 1h de Paris. ©Nicolas Broquedis_Région Normandie
Tout comme l’offre de formation, le site de l’école est décliné en français et en anglais. L’école propose également des cours de FLE (français langue étrangère), des services d’accueil gratuits comme une navette aéroport à l’arrivée à Paris, un accompagnement pour la réservation d’un logement, un soutien pour les démarches administrative (titre de séjour, santé, assurances, banque, etc.) et un accueil de proximité entre étudiants. La vie associative contribue à l’intégration des étudiants internationaux dans la vie de campus avec des étudiants référents, des associations comme Esig’Afrik ou Esig’Orient, l’organisation d’événements. Une offre de bourses pour les programmes Master et MSc en anglais complète le dispositif d’accueil pour les étudiants anglophones.
L’ESIGELEC accueille sur son campus 44 nationalités étrangères : la plupart sont originaires d’Afrique et d’Asie (Béninois, Camerounais, Sénégalais, Marocains, Burkinabés, Gabonais, Tunisiens ainsi que Chinois, Indiens et Sri-lankais). Sur son campus délocalisé à Chengdu en Chine, l’ESIGELEC forme aussi des étudiants chinois.
La Région Normandie avec l’ESIGELEC
En attribuant un total de 7,2 millions d’euros à l’ESIGELEC, la Région Normandie a notamment permis la création de salles de cours, l’extension du self, le soutien à l’incubation de projets innovants. En 2021, elle a également participé à la mise en œuvre d’une chaire d'entreprises en e-santé (dispositif RIN Actions Sup’).
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